Les massages thérapeutiques – Hors Série TOP SANTE 2013

TOP SANTE
1. A partir de quand un massage devient-il thérapeutique ?

Sur le plan juridique, il n’y a pas de différenciation entre le massage thérapeutique et le massage bien-être. Aussi, difficile de placer le curseur. Pour Jean-François Dumas, kinésithérapeute et vice-président de l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes , « la frontière entre le thérapeutique et le bien-être dépend du bilan. Dès lors que l’on décèle un problème de santé – même un simple stress ou des douleurs musculo-squelettiques dues à de longues journées derrière l’ordi – le massage aura une vocation thérapeutique. ». Or, seul un kinésithérapeute est habilité à faire ce bilan. Pour Jean-Guy de Gabriac, fondateur de TIP TOUCH, société spécialisée en formation de modelages bien-être, « la nuance est fine. Le toucher peut apporter beaucoup dès lors que la main est suffisamment attentive, consciente. En France, par « thérapeutique » il faut entendre « curatif » ou « de rééducation fonctionnelle » qui sont du domaine des kinésithérapeutes ou des ostéopathes. Avec les modelages ou « massages de bien-être » on entre dans le préventif, avec des mains qui déstressent au plan nerveux et qui apaisent au niveau émotionnel. »

 

Les grandes familles de massage

La visée médicale : réalisés sur prescription du médecin par un masseur-kinésithérapeute, ces massages s’inscrivent dans un protocole de soins.

Les modelages bien-être : objectif détente et relaxation avec ces massages à la carte des spas, centres de thalasso, cabinet d’esthétique (on parlera alors de modelage s’ils ne sont pas réalisés par un kiné) mais aussi dans les cabinets de kinésithérapeutes.

La tradition énergétique orientale : issue de la Médecine Traditionnelle Chinoise basée sur le concept de ki (souffle vital, énergie) et les systèmes de méridiens, ces massages visent à rétablir la bonne circulation de l’énergie. Ils s’inscrivent dans une démarche de prévention.

L‘approche psycho-corporelle : les massages « psy » visent aussi bien la détente que la conscience psychocorporelle. Il existe différentes techniques, proposées par des psychologues, des somatothérapeutes.

 

3. Pour quels types de maux ?

Les massages à visée médicale sont pratiqués par un masseur-kinésithérapeute sur prescription d’un médecin, et sont pris en charge par l’assurance maladie. Ils interviennent dans de nombreuses pathologies :

  • en rhumatologie, pour soulager la douleur (torticolis, lumbago, tendinite, arthrose…)
  • pour prévenir ou traiter le lymphoedème (avec un drainage lymphatique manuel)
  • en traumatologie, après une entorse, fracture, tendinite, pour favoriser la trophicité (bonne nutrition) des tissus et préparer la rééducation fonctionnelle
  • en soins post-opératoires pour assouplir une cicatrice
  • en prévention des escarres chez les personnes longtemps alitées ou en fin de vie
  • en neurologie, pour réduire les contractures au cours d’affections comme les hémiplégies, les paraplégies ou la maladie de Parkinson
  • etc

Le bilan préalable est une étape primordiale à ces différents traitement par massage. Le kinésithérapeute fait le point sur les antécédents, l’histoire de la maladie, étudie les différents examens puis par un diagnostic palpatoire, il va évaluer les troubles et les modifications de la texture ou de la consistance de différents tissus (muscles, tendons, ligaments, articulations, peau).

« Le massage est, pour notre profession, la meilleure prise de contact qui soit. Tout comme un médecin généraliste va d’emblée prendre la tension de son patient et écouter son cœur avec le stéthoscope, nous allons commencer par toucher, palper le patient, surtout s’il vient pour une douleur. Cela va permettre un relâchement musculaire », Jean-François Dumas, masseur-kinésithérapeute

 

Catherine-Dolto-Tolitch

Catherine-Dolto-Tolitch

Le toucher thérapeutique en soins palliatifs

Ce n’est pas tant par une action mécanique que le toucher va agir, mais bien par ce que les mains renferment – une présence, une bienveillance. Un toucher « aimant » qui va aider le patient en fin de vie à intégrer les transformations corporelles associées à la maladie ou à la douleur et à diminuer les angoisses liées à la proximité de la fin de la vie. L’une des meilleures techniques en fin de vie (et pendant la grossesse) est l’haptonomie développée par Catherine Dolto-Tolitch, précise Jean-Guy de Gabriac.

 

 

7. Je suis stressée, quel massage pourrait m’aider à me détendre ?

« Le modelage relaxant inspiré du massage californien est le classique du genre », selon Jean-Guy de Gabriac. Avec ses manœuvres douces et enveloppantes, il favorise une détente générale du corps. Quelques gouttes d’huiles essentielles de lavande et camomille contribuent également à cet effet relaxant. Ce massage bien-être est proposé dans tous les spas, centres de thalasso – c’est d’ailleurs le massage le plus demandé dans ces lieux dédiés à la détente et la remise en forme (on parlera alors de modelage s’il n’est pas pratiqué par un kiné). Mais il peut-être aussi pratiqué en cabinet par un kinésithérapeute qui demeure, comme rappelé précédemment, le seul professionnel habilité au massage.

Autre alternative pour un moment de pure détente : le massage Abhyanga, classique de l’ayurveda, cette médecine traditionnelle de l’Inde. Sa marque de fabrique : l’huile de sésame chaude. Mais que l’on ne s’y trompe pas : « Un véritable massage Abhyanga doit prendre en compte le dosha de chaque personne, c’est-à-dire sa constitution de base ». En Ayurveda, on distingue en effet trois types de tempérament : vata, pitta et kapha. « Un praticien de massage formé et expérimenté en Ayurveda doit normalement pouvoir déterminer votre dosha en fonction de votre apparence physique (qualité de la peau, fond de l’œil, stature notamment), votre manière de parler et quelques questions, sur le sommeil par exemple. En fonction de votre tempérament doshique, le praticien déterminera les manœuvres qui vous conviennent le mieux ». Si ces éléments ne sont pas abordés… il s’agira seulement d’un massage à l’huile de sésame chaude, certes relaxant… mais pas « ayurvedique » !

 

8. Je me sens fatiguée, quel massage pour me revitaliser ?

« Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le massage sportif n’est pas le plus indiqué en cas de fatigue », tient à préciser d’emblée Jean-Guy de Gabriac. Ce massage très dynamique, et puissant risque en effet d’agresser des muscles et ligaments déjà affaiblis par la fatigue. « Le plus important, ce n’est pas tant la quantité d’énergie que l’on a en soi, mais la manière fluide avec laquelle elle circule ». Aussi pour se donner un coup de boost, notre spécialiste conseille de se tourner vers les massages énergétiques du corps : le tuina ou le amna, issus de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) ou le shiatsu, issu de la tradition japonaise. En travaillant sur des points précis le long des méridiens (les « canaux » de notre énergie vitale), les praticiens vont aider à libérer les blocages et rétablir une circulation harmonieuse.

Autre alternative : un drainage lymphatique manuel pour son action détoxifiante sur l’organisme, par la même une meilleure immunité.

Astuce : Massage énergétique ou drainage lymphatique, le spécialiste conseille d’associer les deux lors des changements de saison.

 

9. Quand un massage fait mal, c’est qu’il n’est pas bien fait ?

« La règle fondamentale est « Ne pas nuire ». Pour autant que l’on doit identifier la zone de sensibilité de son client, différente selon les individus, pour travailler juste en deçà et avoir des résultats, un massage bien fait ne doit pas faire mal, indique d’emblée le fondateur de TIP TOUCH International. Le praticien doit travailler avec le corps et non contre ». Durant le massage, c’est en effet un véritable dialogue qui se met en place entre les mains du praticien et le corps de la personne massée. Par une écoute corporelle attentive et un toucher bienveillant, un bon masseur va savoir déceler, lors de l’anamnèse palpatoire, les nœuds de tension. Un bon praticien doit également connaître les trigger point ou « point gâchette », ces zones où viennent se loger les micro-tensions… à travailler avec le plus grand soin sous peine de vous faire littéralement sursauter sur la table ! Un subtil équilibre en somme, que seuls une bonne formation et un véritable sens du toucher, bienveillant et conscient, peut garantir.

 

12. Le massage du visage aide-t-il vraiment à rester jeune ?

Certaines manœuvres de palper-rouler, de travail du pli de la peau – on citera notamment les pincements Jacquet – permettent en effet de stimuler la circulation et de booster la production de fibroblastes, enzymes de structure de la peau. Ces techniques manuelles ou mécaniques contribuent à « entretenir un aspect de jeunesse du visage » selon l’expression de Jean-Guy de Gabriac : une peau mieux gainée, des pommettes ciselées, un ovale redessiné. De plus, associé à des soins anti-âge, le modelage contribue à la pénétration de puissants actifs.